Pas beaucoup d'image sur cette page, mais
il fallait bien donner quelques explications, désolé...
La manœuvrabilité des avions de
cinquième génération et le cas du F35...
Tous les avions de cinquième génération devaient théoriquement
afficher une manœuvrabilité, une agilité, très très grande, une
super-manœuvrabilité quoi.
Le F35 n'a pas cette capacité (il ne peut pas non plus voler en
supersonique sans post combustion, autre "obligation" de la
cinquièmze génération).
Désormais, les "décideurs" dans ce domaine ont décidé (ils sont
là pour ça...), que le qualificatif de cinquième génération pourrait
s'appliquer sans la supermanœuvrabilité..... sans la supercroisière
(vol supersonique sans postcombustion) non plus d'ailleurs.....
Le but étant de garantir au F35 sa place dans la cinquième
génération..
Ça fait un peu pathétique, comme ça, mais ce qui est surtout
criticable, c'est le concept même de génération basée sur des
critères imposés.
Mais revenons en au sujet, la (super) manœuvrabilité; et voyons
ce qu'il en est du F35 et surtout de l'intérêt de la chose.
Pour différentes raisons, mais les plus courantes sont la défense
du F35 et la critique des russes et de leurs avions
ultra-manœuvrants, certains passionnés d'aviation affirment que la
manœuvrabilité ne sert désormais plus à rien parce que le combat
aérien se déroule désormais à très grande distance et que cette
évolution est irréversible.
Ils affirment en outre que plus aucun combat rapproché ne s'est
produit depuis la guerre du Vietnam.
La dernière affirmation est fausse, mais certains sont aussi
influencés par le fait qu'ils croient, ou tout au moins semblent
croire, que le combat n'est rapproché que s'il s'effectue au canon,
ce qui là aussi est faux. Ça se fait aussi, et même surtout avec des
missiles à courte portée, genre Sidewinder ou Asraam.
Pour rappel, il y a eu des combats pouvant être classés comme
rapprochés et nécessitant des manœuvres dans au moins ces cas ci:
-Premier incident du Golfe de Syrte en 1981.
-Combats au dessus de Beyrouth, ainsi qu’au Malouines, en 82.
-Deuxième incident du Golfe de Syrte en 1989.
-Certains engagements durant la guerre du golf 1991.
Pour la nécessité d'une très grande
manœuvrabilité:
La demande claire de super-manœuvrabilité pour la cinquième
génération et la poursuite de cette demande pour les
générations futures est un indice.
Ceux qui ont décidé ça ne l'on pas fait pour embellir les futures
meetings aériens.
Parmi les justifications d'une manœuvrabilité importante, il y a:
-La possibilité d'évitement d'un missile, même venant de loin.
-La capacité de se placer rapidement dans une position de tir vis
à vis d'un agresseur apparaissant brusquement d'une direction
inattendue.
-Le fait qu'un tir lointain doit être considéré comme étant, en
quelque sorte, un tir "lent", ou pour le dire autrement, plus la
distance que le missile doit franchir est grande, plus le temps de
vol est long, et plus l'avion ciblé à le temps de préparer ses
contremesures, ou aller vers une position non prévue.
Dans l'évolution historique du combat aérien, il y a toujours eu
une alternance de mesure et contremesure.
Dans cette optique, le tir lointain n'est pas assuré d'être
toujours aussi efficace très longtemps.
Le tir de plus près restera toujours celui qui laisse le moins
de temps de réaction donc de possibilité de contre-mesure.
Et si demain se développent les armes à énergie dirigée, c'est en
manœuvrant que l'on tentera d'échapper non au rayon lui même, bien
sûr, mais seulement au tir en rendant difficile la visée, le
pointage.
Bref, la manœuvrabilité reste et restera une nécessité, et les
demandes de performances dans ce domaine pour les futures
générations d'avions ne cesseront pas.
Les projets américain d'avion de sixième génération dans le cadre
de "la nouvelle dominance aérienne", n'oublient pas la
manœuvrabilité, le projet du "SCAF", ou même, plus récemment, le
"projet Superman" de l'ONERA n'oublie pas la manœuvrabilité(*), et
ce n'est pas sans raison valable que les derniers avions russes
intègrent la manœuvrabilité comme un élément très important, au
point de voir le Su 57 littéralement sacrifier une bonne part de sa
furtivité pour la manœuvrabilité (on en reparlera).
(*) Au sujet de cette recherche de manœuvrabilité dans le "projet
Superman" de l'ONERA, cela va jusqu'à doter l'avion d'un dispositif
inspiré du Su57, permettant le contrôle du flux sur les apex.
Bon, donc la manœeuvrabilité est nécessaire et le restera, celle
du F35 n'est pas aussi grande qu'initialement prévue/espérée, mais
avant de critiquer, voyons un peu comment on l'obtient et ensuite on
aura peut-être une partie des arguments pour juger du niveau
probable de certains avions, dont le F35, toujours dans le cadre de
cette recherche de bases permettant un jugement un tant soit peu
pertinent sur les performances réelles ou supposées des avions.
Comment obtenir une grande manœuvrabilité?
Ce serait une bonne idée de commencer (si ce n'est déjà fait) par
lire les pages concernant la portance et aussi celles concernant
l'hypermanœuvrabilité, ça aide vraiment à bien comprendre ce qui va
suivre.
À part ça.....
Manœuvrer c'est changer de direction, donc c'est "tourner".
Que ce soit dans le plan horizontal, vertical, ou "un peu des
deux", changer de direction correspond toujours à "tourner" au sens
large du terme.
Tourner c'est accélérer dans la direction intérieure du virage,
et inévitablement, cette accélération centripète produit une force
de réaction centrifuge.
C'est toujours vrai, quelque soit le plan (vertical ou
horizontal) dans lequel cela se produit.
Pour produire cette accélération centripète ou résister à cette
force de réaction centrifuge, il faut générer une force, sinon
l'avion "dérape".
Cette force, surtout si elle est importante, ne peut pas être
générée par autre chose que les ailes.
C'est pour cela que les avions s'inclinent pour prendre un
virage; c'est une partie de la portance des ailes qui génère la
force nécessaire pour "tenir" le virage.
Lorsque le virage est très fort, très "serré", l'accélération
centripète (et donc la réaction centrifuge aussi) est très
grande (pour les avions de combat, l'accélération peut être de
l'ordre de la dizaine de "g", voir parfois plus).
Il faut donc pouvoir générer, grâce à la portance produite par
les ailes, une force capable, à la foi de sustenter l'avion (poids)
et en même temps de contrer cette réaction centrifuge.
Lors d'un virage "simple", la force de poids est toujours dirigée
vers le bas, et la réaction centrifuge toujours dirigée
horizontalement en sens opposé à l'accélération centripète, bref
vers l'extérieur du virage.
La résultante de ces forces est donc dirigée dans une direction
située entre la verticale (pas de virage) et l'horizontale (cas
théoriquement impossible correspondant à une accélération centripète
infinie).
Quels liens entre l'inclinaison et la "force" du virage?
Pour répondre et en même temps donner un outil utile pour le
futur, il faut raisonner comme suit:
Si l'avion ne vire pas, il n'a pas du tout besoin de s'incliner,
donc son inclinaison est nulle.
L'angle d'inclinaison vaut 0, et la portance des ailes ne sert
QUE à compenser le poids de l'avion, et donc toute la force
aérodynamique est orienté vers le bas et son intensité est
strictement égale au poids de l'avion.
La force de portance vaut donc ici le poids de l'avion (donc
"mg") multiplié par 1.
Si l'avion était au contraire incliné au maximum (90°, cas
strictement théorique parce que correspondant à une accélération
centripète infinie), alors toute la force aérodynamique serait
horizontale et il n'y aurait aucune force verticale.
Bref, la composante verticale de la force aérodynamique vaudrait
0.
Et qu'est-ce qui vaut 1 lorsque l'angle est nul (pas de virage),
mais vaut 0 lorsque l'angle vaut 90°? Le cosinus.
On va donc logiquement trouver un lien entre virage et
inclinaison qui s'exprimera avec un cosinus.
Lorsqu'un avion vire, la force
aérodynamique générée par les ailes doit compenser à la fois le poids
de l'avion (ce sera la composante strictement verticale), et elle doit
aussi compenser la force de réaction centrifuge (réaction à
l'accélération centripète), et là, ce sera la composante horizontale.
Conclusion: La composante verticale de la force aérodynamique est
donc le produit de la force aérodynamique totale (ici: "L")
multipliée par le cosinus de l'angle d'inclinaison (mg = L.cos∝) avec L, la force
aérodynamique dont on parle (L pour "lift" = portance) et∝,
l'angle d'inclinaison.
Et à l'inverse donc, la force aérodynamique totale vaut le poids
divisé par le cosinus de l'angle d'inclinaison: (L = mg/cos∝)
Si il y a virage, la force aérodynamique doit être supérieure
pour, comme on vient de le dire, compenser à la fois le poids et la
force de réaction centrifuge.
La force aérodynamique de base (donc sans virage, donc égale à
mg) doit donc être multipliée par un facteur dépendant de la force
du virage (et donc de la force de réaction centrifuge), et ce
facteur multiplicatif est ce que l'on appelle le facteur de charge.
La force aérodynamique en virage doit donc être égale au facteur
de charge multiplié par le poids. Sauf que l'on a vu juste au dessus
que cette force aérodynamique vaut aussi le poids divisé par le
cosinus de l'angle d'inclinaison (L = mg/cos∝,
soit L = mg . 1/cos∝
).
De là, on peut déduire que le facteur de charge = 1/cos∝
Savoir calculer tout ça, c'est bien, mais comprendre comment
juger de la possible ou probable manœuvrabilité d'un avion, c'est
mieux.
Donc, continuons dans cette direction: si manœuvrer c'est virer
et que virer c'est augmenter le besoin de portance (facteur de
charge), alors pour obtenir un avion très manœuvrant, il faut
concevoir un avion capable de générer beaucoup de portance.
Au vu des enseignements de toutes les pages de ce site concernant
la portance, les dispositifs hypersustentteurs, les inducteurs de
vortex etc.... pour générer beaucoup de portance, il faut des avions
avec une grande surface portante(**) (et donc
essentiellement, mais en fait "pas que" une faible charge alaire) et
ayant la capacité d'atteindre de grands angles d'attaque sans
décrocher, le tout propulsé par un ou des moteurs puissant(s)
(idéalement capable(s) d'une poussée supérieurs au poids de
l'avion).
Il est bon aussi de faire en sorte que les manœuvres ne
produisent pas trop de traînée.
(**) Une grande surface portante...
J'ai écrit "portante" et pas "alaire" parce que la portance n'est
pas seulment due aux ailes, mais aussi au reste (le fuselage en
gros), surtout pour CERTAINS avions.
En effet, si la contribution du fuselage à la portance est faible
sur, par exemple, un Mirage F1, elle devient déjà bien plus
importante sur un F15, un F22 ou un F35, du fait de leur fuselage
plus large et au "ventre plat".
Et si la contribution du fuselage d'un F15 ou d'un F22 à la
portance est déjà "sensible", que dire d'avions comme le F14, les
Mig 29 et 35, les Su 27, 30, 33, 34, 35, et 57!!!!!!
Ils ont, entre leur fuseaux moteur, une large surface capable de
contribuer significativement à la portance, à laquelle s'ajoute un
"dos" plat, lui aussi très large.
Si vous voulez vous faire une idée des capacités de manœuvre (au
moins en acceptant une perte de vitesse(1)) d'un avion dont vous
avez peu d'information, regardez déjà sa charge alaire, et puis
essayez d'ajouter une estimation de la surface du fuselage(2) à
condition que celui-ci présente une surface plane(3) (ou presque)
qui soit suffisante.
Pour les avions au fuselage "classique", ce n'est pas la peine,
ça ne représente rien.
(1) Pour une meilleure estimation sur l'intensité de la perte de
vitesse, il faudra ajouter la poussée des moteurs et l'instabilité
(couple cabreur, voir:
LES
AVANTAGES DU COUPLE CABREUR ET LES DELTAS) avec pour indice,
l'utilisation de commandes de vol électriques.
(2) Même si l'évolution de la portance d'un fuselage, même très
plat, en fonction de l'incidence (polaire), est bien différente des
ailes.
(3)Lorsqu'un avion se cabre, la pression de l'air est bien plus
forte sur un ventre plat que arrondi, c'est le même principe que
pour la traînée aérodynamique, elle est bien plus forte sur une
surface plane que bombée, par exemple.
Slats:
Pourquoi seulement les dispositifs de bord d'attaque (slats) et
pas les volets de bord de fuite?
Parce que ces derniers générent vraiment trop de traînée et, pour
virer sans (trop de) perte de vitesse, ce n'est pas le bon choix (et
du coup, il ne sont pas non plus conçus pour résister à ce genre de
traîtement...)
Comme dit juste avant il y a les dispositifs hypersustentateurs
et....
... et la capacité de voler avec une grande incidence (la
portance est fonction de l'incidence) sans décrocher:
Pour cela, on peut, par exemple, générer des vortex.
Explications:
Et pour continuer,
voir ici.
On génére donc ces vortex avec des décrochements de bords
d'attaque:
Ou des apex:
Un apex est une extension du bord d'attaque qui s'étend le long
du fuselage en avant de l'aile, comme sur ce dessin et cette photo
partielle de F18:
Et l'effet de ces apex, surtout en incidence et sous fort facteur
de charge:
Des vortex semblables sont générés par les surfaces canards et,
lorsque les canards sont correctement positionnés (près de
l'emplanture de l'aile et de préférence un peu plus haut, comme sur
le Rafale, l'effet est potentillement encore meilleur (voir:
Les
canards).
Bref, dès que vous voyez un avion avec beaucoup de surface
portante (grande surface d'aile, et fuselage "portant"), et qui
dispose en plus de dispositifs hypersustentateurs de bord d'attaque
(slats, becs), auxquels s'ajoutent des apex ou des canards ou au
moins de solides décrochements de bord d'attaque (c'est moins
efficaces, mais mieux que rien), vous pouvez au moins être sûr qu'il
est capable de virer très fort (au problème de la perte de vitesse
près, dont on va parler juste à la suite).
Après s'être fait une idée des performances "brutes" dues à la
seule "géométrie", il faut ajouter la poussée des moteurs et
l'éventuelle instabilité volontaire qui permettera d'estimer la
capacité de l'avion à "tenir" un virage serré sans trop de perte de
vitesse.
En effet, pour virer en inclinaison forte, il faut "braquer" la
gouverne de profondeur et donc générer un supplément de traînée qui
doit être compensé par la poussée du ou des moteurs tout en étant
diminuée par le choix d'un couple cabreur (instabilité volontaire en
tangage(4)).
Lors d'un virage serré, l'avion est
très fortement incliné, et c'est la gouverne de profondeur qui
permet le changement de direction.
Ci dessus: on voit clairement que, pour
passer de la position 1 à la position 2, c'est la gouverne de
profondeur qui a agit.
L'avion delta rouge dessine à droitele
montre aussi.
Ci dessus: il est clair que la traînée est bien plus importante
avec la gouverne en position 2 plutôt que 1.
C'est pour cela que le maintien d'une cadence angulaire forte (un
taux de virage élevé) sans trop de perte de vitesse due au
supplément de traînée impose un moteur puissant et/ou une
instabilité intrinsèque qui diminue fortement le besoin de grand
débattement de la gouverne de profondeur et diminue donc aussi la
traînée qui en résulte (voir encore et toujours:
LES
AVANTAGES DU COUPLE CABREUR ET LES DELTAS.
Pour la poussée des moteurs et l'instabilité intrinsèque, vous
n'avez pas d'autre choix que de vous référer aux spécifications
publiées (et supposées vraies), alors voyons plutôt en quoi c'est
important pour juger des capacités de l'avion.
Petit problème à rappeler (voir ou revoir:
Le
contrôle en tangage,
Le
contrôle en tangage suite, et
Le
contrôle en tangage encore):
On peut comprendre (grâce aux liens ci
dessus) que lorsqu'on veut faire des manoeuvres très brutales avec un
avion à couple cabreur, on prend vite le risque d'un cabrage excessif
avec décrochage à la clé.
Si l'angle d'attaque de la gouverne de
profondeur (monobloc) est au départ déjà positif, il peut devenir
supérieure à celui de l'aile en tentant de "rattraper" l'avion; dès
lors, le risque de voir la gouverne de profondeur décrocher avant
l'aile existe.
Dans ce cas, c'est la perte de controle assurée. C'est d'ailleurs
pourquoi ces avions sont dits instables.
Cette insbilité est compensée par des
commandes de vol électrique contrôlée par un ordinateur qui doit ainsi
assurer de ne pas sortir du domaine de vol.
Sauf que ce n'est pas toujours suffisant
pour des manœuvres très fortes, et là, c'est le choix de la formule
aérodynamique (sa géométrie, en gros) qui va départager ceux qui sont
obligé de ne jamais décrocher et ceux qui peuvent se le permettre sans
conséquences fâcheuses.
Exemple: Le décrochage, sur un F16
entraîne l'avion dans un comportement quasiment chaotique, mais sur un
F35, le risque est beaucoup, beaucoup plus faible.
L'incidence maximum, en toute sécurité,
pour un F16 est d'environ 17°, mais pour un F35, on monte à
50°........
Les méthodes pour parvenir à conserver
un "comportement sain aux très très grands angles d'attaques pour un
avion à couple cabreur:
L'idée n'est pas simplement d'empêcher
tout décrochage, mais de pouvoir garder un contrôle suffisant, même
après un décrochage.
On va quand même commencer par tout
faire pour retarder le décrochage, et ça, c'est le rôle des inducteurs
de vortex entre autres (on en a parlé un peu plus haut).
Ensuite, on va concevoir l'avion (niveau formule aérodynamique),
de manière à ce que la gouverne de profondeur ne décroche pas avant
l'aile, même si elle présente une incidence supérieure.
Pourquoi?
Parce que c'est précisément la perte du contrôle de la profondeur
(décrochage prématuré et souvent violent de la gouverne de
profondeur), qui entraîne l'avion dans ses "culbutes" chaotiques.
Encore pourquoi?
Parce que la gouverne de profondeur a, sur ces avions, une
contribution positive à la portance (voir ou revoir les liens donnés
sur le contrôle en tangage), et que donc son décrochage entraîne une
perte de portance sur l'arrière de l'avion qui "s'enfonce" côté
queue, et peut même se retourner..
Comment faire pour empêcher la gouverne de profondeur de
décrocher trop tôt tout en conservant le principe de couple cabreur?
------Faire en sorte que la gouverne de profondeur reste le plus
longtemps possible dans un flux pas trop turbulent et sous une
incidence raisonnable pour que son efficacité soit conservée.
L'avion (1) a une aile en position basse et une gouverne de
profondeur en position "médiane". On voit en numero 2 que lorsque
l'avion prend de l'incidence, la gouverne se retrouve dans "l'ombre
aérodynamique" de l'aile, ce qui se traduit par un risque de perte
d'efficacité (flux d'air très turbulent et légère dépression).
L'avion (3) a une aile en position "médiane" et une gouverne de
profondeur en position "basse". On voit en numero 4 que lorsque
l'avion prend de l'incidence, la gouverne reste en dessous de
"l'ombre aérodynamique" de l'aile, il n'y a pas de risque de perte
d'efficacité (flux d'air n'est pas plus turbulent que dans la
position (3).
Mieux, même, on voit en (5) que (dans de bonnes conditions de
distance entre aile et gouverne de profondeur) une partie du flux
d'air dévié par l'intrados de l'aile, améliore l'écoulement sur la
gouverne.
Si le design du reste de l'avion rend impossible le
positionnement de la gouverne plus bas que l'aile (genre F4 Phantom)
le choix d'un dièdre négatif très prononcé peut être une option;
comme ça, une partie au moins de la gouverne se retrouve en position
basse, mais alors il faut peut-être compenser ce dièdre très négatif
par un dièdre positif, par exemple de l'extrémité des ailes.
------Adopter, dans le design de l'appareil, une formule
aérodynamique, une "géométrie", entraînant un recul naturel du
centre d'application des forces aérodynamiques après décrochage.
Sur un profile classique, le centre de portance à tendance à,
tout d'abord, s'avancer à mesure que l'incidence augmente.
Mais lorsque se produit le décrochage, la force aérodynamique qui
agit sur les surfaces (ailes et gouvernes) ne correspond plus à une
portance, mais plutôt à une traînée.
Ça veut dire que le centre de la force aérodynamique se situe
plutôt du côté de la zone la plus large.
Si donc, il y a assez de surface en arrière du centre de gravité,
la combinaison de la force d'inertie et de la force aérodynamique
donnera un couple de rappel qui redressera l'avion.
Exemple de type d'avion où les surfaces sont plus importantes en
arrière:
Mais ça, UNE méthode.
On peut aussi choisir aussi d'augmenter simplement la surface des
gouvernes de profondeur.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ça ne nuit pas
forcément à l'équilibre de l'avion lorsqu'il vole "normalement"
puisque la gouverne est mobile, et donc on peut régler à loisir son
incidence et donc son effet sur l'équilibre en tangage, même
lorsqu'elle est très grande.
-------Utiliser la poussée vectorielle.
Là, c'est l'évidence, puisque la poussée
vectorielle permet de s'affranchir en grande partie des contraintes
strictement aérodynamiques, et, dans ce cas ci, l'avantage est tout
simplement que la poussée vectorielle permet de faire pivoter
l'avion, même lorsque les conditions sont complétement en dehors du
domaine "normal" de vol.
Conclusion:
Pour qu'un avion soit agile et
manœuvrant, il lui faut:
1) Beaucoup de portance: Grande surface
alaire, fuselage large, inducteurs de vortex tels que les apex,
canards et décrochement de bord d'attaque, et dispositifs
hypersustentateurs utilisables en combat (ce n'est pas toujours le
cas).
2) Une motorisation puissante.
3) Une instabilité en tangage
artificiellement compensée par des commandes électriques contrôlées
par ordinateur.
Il ne reste plus qu'à essayer tout ça sur
des exemples concrets.