LE SU 35:

Le voici:


Un Flanker, quoi, c'est à dire quelque chose qui ressemble aux autres Flankers (Su27, 30, etc..), sans canards (contrairement aux premiers prototypes, ou à certains Su 30 ou au 33..), mais avec la poussée vectorielle (comme certains Su 30).

Ce qui fait vraiment la nouveauté par rapport aux autres (hors poussée vectorielle), se situe au niveau des matériaux de construction (composites, par exemple et entre autres), et aussi, mais surtout, de l'avionique.

----Il s'agit donc d'un avion conçu instable d'origine (comme le F16 et plein d'autres), avec de ce fait obligatoirement des commandes de vol électriques gérées par ordinateur.

----Il utilise la poussée vectorielle en tangage en lacet et en roulis (autre raison d'utiliser des commandes de vol électriques gérées par ordi).

----Son avionique inclu un radar à balayage électronique (mais passif) de type Irbis-E, un IRST (vision infrarouge à longue distance) modèle OLS-35, et un système de contremesures électronique (pour brouiller et leurrer les autres) L175M Khibiny-M .


Rien de fou fou, mais efficace quand même.

Le radar, par exemple, a une portée de 350 km en détection, il peut suivre 30 cibles simultanément mais je n'ai pas d'informations fiables sur le nombre de cible qu'il peut engager (leur tirer dessus) simultanément (on parle de 8, mais je ne suis pas sûr).

Et puis de toute façon, cela dépendra du fait qu'elles (les cibles) sont aériennes ou terrestres (c'est plus facile pour les cibles aériennes), ou du type de missile utilisé (si il s'agit de missile(s) à guidage semi actif, le nombre de cibles pouvant être engagées simultanément  diminue fortement).

Enfin le Su 35 possède, paraît-il, un radar de queue (qui détecte et éventuellement guide des tirs vers l'arrière, donc), mais je n'ai pas assez d'informations vérifiables pour en dire plus.

Il y aura aussi, plus loin, une petite parenthèse sur les radars d'avions afin de mieux comprendre ce dont on parle (surtout au sujet des radars à balayage électronique passif et actif).

Cet avion (et ceci est valable aussi pour le Su 57 et le F35 dont on parlera après) est intéressant aussi parce qu'il est critiqué.

Pourquoi intéressant dans ce cas là?

Parce que mettre en parallèle, d'un côté des critiques (pas toujours éclairées, trop souvent de mauvaise foi) et de l'autre des faits RÉELS basés sur des considérations physiques et techniques, permet une réflexion et/ou une analyse un peu plus fine menant à une meilleure compréhension, tant des faits eux même que de la valeur d'une critique (c'est pédaogique et utile pour mieux comprendre).

On va donc un peu parler des Su 57 et F35, puis on évoquera les critiques et la valeur que l'on peut leur accorder.

LE SU57:



Il s'agit très clairement d'abord d'un avion de combat, un chasseur, inspiré de la même philosophie que ceux de la "famille Flanker".
Je veux dire par là que tout y est orienté "défense aérienne" d'abord et avant tout, souvent au détriment du reste (missions air-sol, par exemple).

Il possède un très puissant radar à balayage électronique actif (alors que celui du Su 35 est passif) affichant une portée de 400 km en détection et pouvant suivre 60 cibles simultanément et en engager 16 à la fois....

À cela s'ajoute deux autres radars (un de chaque côté du nez) permettant une détection latérale et même plus et encore deux autres radars, dans le bord d'attaque des ailes cette fois, qui travaillent avec des fréquences plus basses (la Bande L aux environs des 1 à 2 Ghz) plus performantes dans la détection des avions furtifs, mais il semble que leur rôle est plutôt de faire de l'IFF, donc de distinguer les ennemis et les amis et de la contre mesure).

Aucune info sur un éventuel radar de queue comme sur le Su 35.
Il a aussi un système d'imagerie infrarouge à longue portée, etc.. bref tout l'ensemble habituel quoi.

Il est furtif, mais ça veut dire quoi en fait?
Ben, ce sera l'objet de l'une des réflexions que je proposerai dans le cadre de cette analyse des critiques, essentiellement de certains avions russes et du F35 américain.

En attendant donc des analyses plus fines, disons que:

1) Il respecte les règles de furtivité au niveau géométrique.
2) Il n'y a aucun argument valable pour croire que les russes ne peuvent pas fabriquer de revêtement absorbant les ondes radar, ce n'est pas très compliqué (mais ça peut le devenir si on veut pousser très loin les capacités d'absorption).
3) ce ne serait pas un luxe de lire ou relire les pages concernant la furtivité et qui commencent ici.

Donc, en 1, j'ai dit qu'il respectait les règles géométriques de la furtivité.

Lesquelles?

Pour faire court*, les différentes parties réfléchissantes(**) aux ondes de l'avion doivent réfléchir vers une autre direction que celle d'où viennent les ondes (= aussi loin que possible de la perpendiculaires, quoi), et en plus, les directions vers lesquelles il y a réflexion doivent être les moins nombreuses possibles (une différence d'avec le F117, mais c'était les débuts...), et pour les rendre les moins nombreuses possibles, donc les moins différentes possibles, on s'arrange pour qu'elles soient parallèles.
(*)Sinon, il y a les pages sur la furtivité dont le lien a été donné juste au dessus.
(**) Il n'est pas mauvais qu'elles soient réfléchissantes, si c'est pour éviter la diffusion (voir les pages sur la furtivité).

Grace au parallélisme, les ondes sont réfléchies vers un faible nombre de directions, ne laissant qu'un faible nombre de possibilités d'être captées par un autre récepteur (radar passif, par exemple).

Exemples de ce parallélisme dont je parle.






La dernière image montre aussi des endroits où le parallélisme est absent (flèches bleues), ça pourrait faire partie des critiques, mais il y en a d'autres plus importantes.

Et, à défaut d'un conduit d'admission d'air "en S" comme les F22 et 35, le canal est pourvu d'une jonction où des cloisons faites de matériaux  absorbant les ondes radar "découpent" littéralement le conduit en tranches parallèlent.

L'air d'admission se partage donc dans plusieurs "couloirs" étroits dont les parois sont absorbantes aux ondes radar.
Dans ces conditions, il n'est pas possible, pour un radar de "voir" directement les aubes de compresseur, sauf si l'alignement radar-compresseur est strictement parfait ce qui est très rare.



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