LA PROPULSION PAR ARNAQUE...SUITE
J'ai  tenu à  bien décomposer, et bien révéler TOUTES les forces qui agissent dans ce genre de système, pour éviter à certains de se faire piéger par ceux qui affirment démontrer la validité de leur théorie en décrivant un fonctionnement qui, je l'ai lu et vu tant de fois, omet ou minimise systématiquement l'influence des forces sur l'aimant, ou sur la butée au moment de l'impact .

Peut-on aller plus loin, peut-on faire une démonstration mathématique, ou à tout le moins chiffrée que ce genre de montage ne peut marcher, que le bilan global est exactement nul, sans un léger reste?

Il faudrait le faire alors pour chaque "modèle" de machine, chaque petit changement modifiant plus ou moins les chiffres obtenus et permettant aux arnaqueurs de la propulsion de prétendre que cette fois c'est différent, cette fois ça marche.


Toutefois, et juste pour faire plaisir, je vous en montre un.

Je choisis d'utiliser des masses de 100 kg, un diamètre de 5 mètres, et je vise une force centrifuge d'une tonne environ, soit 10.000 newtons.

La force centrifuge  s'exprime aussi par F = M*A, pour F = 10.000 newton, et M = 100 kg, A (l'accélération centrifuge), sera égale à 100 m/s² (plus ou moins 10G).

L'accélération centripète (et centrifuge, puisqu'elles sont égales) s'exprime par : A =  (A égal : oméga carré  fois R).
Si A = 100, et R = 2.5, oméga au carré = 40, et donc oméga = racine carrée de 40 = 6.32.
Cela correspond à une rotation d'environ 1 tour par seconde (on a pile 1 tour par seconde, pour oméga = 6.28).

Maintenant que les chiffres sont posés, appliquons les au cas d'une machine à masses coulissant sur une tige avec un aimant à 3h d'un mètre de large, ça donne ça :



La masse de 100 kg est repoussée jusqu'au bout de la tige, donc 2.5 mètres, sur le temps qu'il faut  pour parcourir 1 mètre en bout de tige.

La circonférence fait : diamètre fois pi = 5 * 3.14 = 15.7 mètres.
Puisque la rotation est d'un tour par seconde, et que la circonférence est de 15.7 mètres, le mètre sera parcouru en 1/15.7 seconde, soit : 0.06369 (environ six centièmes de seconde).

La masse doit donc être repoussée sur 2.5 mètres (la longueur d'une tige) en 0.06 secondes, soit une accélération de ....1388.8 m/s², soit, à peu près 138 G!!!

Si sa masse est de 100 Kg, la poussée sur l'aimant sera de .... 13800 kg, prés de quatorze tonnes!

D'après l'auteur, la poussée sur l'aimant pouvait être considérée comme équilibrée par la force centrifuge à 9h, on en est loin, 1tonne contre 14.......

Lorsque la masse revient un peu plus tard en butée, le même genre de phénomène se produit, sauf que l'arrêt brutal ne correspondra pas à une décélération de 138 G mais plutôt d'un bon milier de G, voir plus, avec à la clé une force  exprimmée en  centaines de tonnes. Si cela n'est pas suffisant pour équilibrer la force centrifuge de la partie haute du dessin que faut-il ? . 

Il y en aura toujours pour reposer la question avec un aimant plus fort, moins fort, plus large, moins large, une tige plus ou moins longue, plus ou moins lisse, ou en rajoutant un mouvement supplémentaire pour corser, ça n'a pas de fin.

La meilleur réponse purement scientifique reste la conservation de la quantité de mouvement que les scientifiques ont pu vérifier un nombre astronomique de fois, non pas forcément dans l'espoir de construire une machine à propulsion inertielle, mais parce que trouver, ne fût-ce qu'UNE exception à un principe de ce genre ouvrirait des voies fabuleuses.

Si ce principe n'a pu être mis en défaut, c'est qu'il est incontournable!!

L'idée d'une propulsion par déséquilibre d'une masse en rotation vient d'une mauvaise compréhension et interpretation du comportement de l'essoreuse à salade. Cet objet particulièrement indiscipliné a la facheuse tendance à se balader sur la table lorsqu'on le lache, l'abandonnant à ses instincts sauvages.

Or, le principe de la conservation de la quantité de mouvement nous indique qu'un système isolé ne peut s'autopropulser de la sorte. Il ne devrait rien se passer d'autre que des vibrations et oscillations autour d'un point, le centre de gravité, qui doit rester fixe, ou osciller, ou tourner autour d'une position moyenne fixe .

Ce n'est pas le cas de l'essoreuse à salade (elle se balade partout) et il n'en faut pas plus pour que certains y voient une remise en cause du principe de la conservation de la quantité de mouvement.

La solution c'est que l'essoreuse à salade n'a ce comportement QUE lorsqu'elle est en contact avec un support, ce n'est donc PAS un système isolé. Ce support (la table par exemple) n'est pas neutre du point de vue des forces de frottement.

C'est grâce à cette "adhérence" que l'essoreuse peut transmettre à la table une certaine quantité de mouvement permettant la propulsion.

Si l'on rajoute à cela les soubressauts de l'essoreuse ayant pour conséquence que la transmission de quantité de mouvement ne peut se faire que par instant, et dans certaines directions.

Et si l'on rajoute aussi le fait que la table, qui n'est pas une conception high tech prévue pour n'avoir aucune inhomogénéïté, présentera certainement des directions préférentielles, c'est à dire des directions et/ou sens pour lesquels les forces de frottement sont très, très légèrements différentes, alors le transfert de quantité de mouvement se fera mieux ici que là, et il est dès lors normal d'obtenir un mouvement.

Dans l'espace, par contre, isolée de tout, l'essoreuse vibrerait et/ou oscillerait sans plus.

Une autre cause de confusion, c'est de donner à certaines forces des particularités et propriétés qu'elles n'ont pas.

Pour être plus précis, voici un exemple : un intervenant d'un forum a décrit une machine qu'il pense être capable de créer une propulsion, a partir d'un simple dispositif en rotation. Un autre intervenant en a fait un dessin respectant fidèlement la description faite par son "inventeur".
Voici la machine :



Le disque gris tourne, la force centrifuge provoque l'écartement des bras rouges, les aimants fixés au bout des bras se rapprochent de l'anneau, les pôles étant de même nom, l'anneau est repoussé.

 L'auteur est persuadé que la force centrifuge est une force extérieure, qu'elle est indépendante du système, que la force de répulsion de l'anneau sur les aimants fixés aux extrémités des bras s'appliquera sur elle, c'est à dire sur quelque chose d'extérieure.

Résultat, l'auteur pense que la force de répulsion des aimants en bout de bras sur l'anneau ne sera pas compensée par une autre force agissant dans le système, le tout sera donc entrainé vers le haut.

Ce raisonnement est bien sûr faux. La vérité est que la répulsion de l'anneau aimanté sur les aimants fixés en bout de bras ne leur permettra jamais d'être parfaitement horizontaux (sinon cela signifierait que la force de répulsion est nulle).

Les bras se positionneront donc comme sur le dessin ci dessus, ou en cas de rotation beaucoup, beaucoup plus rapide, comme sur le dessin ci dessous :



Les deux flèches vertes sont les résultantes des combinaisons des forces centrifuges et des force de répulsion des aimants.

Elles "tirent" véritablement sur le moyeu central de part et d'autre, mais suivant un certain angle....comme la corde d'un arc, et comme la corde d'un arc, elles vont pousser ce qui est au milieu.

En fait, la traction suivant la flèche verte se transmet au moyeu où la même décomposition de force peut être faite, vers l'extérieur, et vers le bas, comme ceci :



La flèche bleue indique la force de répulsion sur l'axe, voila comment l'anneau repousse le centre en rotation du système, et pourquoi ça ne marche pas.



Il a été beaucoup question de force centrifuge ces dernier temps, c'est le moment pour rappeler qu'elle n'est qu'une manifestation de l'inertie, et que même si elle permet une simplification des explications, elle ne correspond pas à la définition scientifiquement reconnue d'une force.

Pour qu'une force soit reconnue comme réelle, il faut qu' elle soit appliquée  soit directement par contact (poussée d'une main ou traction sur un cable par exemple) soit à distance par action d'un champs éléctrique ou magnétique.

Ce n'est pas le cas de la force centrifuge. En effet, lorsque vous vous sentez comprimé sur la  vitre latérale de votre voiture tant le virage est serré, RIEN NI PERSONNE ne vous y pousse. La seule force qui agisse réellement, est celle qui pousse la voiture (et vous avec) vers l'intérieure du virage, c'est la force centripète.

Lorsque vous prenez le bus et que le manque de place assise vous force à rester debout, l'accélération du bus vous pousse en avant et seulement en avant. Par contre comme tout objet possédant une masse,vous avez tendance à résister à la poussée que l'on fait sur vous; on appelle cela l'inertie.

C'est cette tendance à résister à la force qui agit sur vos pieds posés sur le plancher  du bus qui  vous fait basculer en arrière.

En fait rien ne vous  POUSSE en arrière c'est vous qui refusez d'avancer en même temps que vos pieds!

De la même façon, rien ne vous pousse en dehors d'un virage  ce que vous ressentez c'est l'inertie de votre corps face à la force centripète.

Il n'éxiste donc pas de réelle force centrifuge, c'est seulement une réaction d'inertie à la force centripète.

Il n'empèche que lorsque cette force  FICTIVE atteint neuf fois le poid du pilote (virage à 9G) il la ressent comme terriblement réelle!


page précédente

accueil

page suivante


Valid XHTML 1.0 Transitional