Le trou de ver est donc composé d'une entrée style: trou noir, et d'une sortie... style.... trou blanc!? on dit plutôt fontaine blanche, et il s'agirait de l'inverse du trou noir, donc de "quelque chose" d'où tout sort irrésistiblement.... sans y être entré!!
Pour le vaisseau qui traverserait un trou de ver, tout se passerait comme s'il était passé par un super raccourci entre deux points de l'espace-temps, qui, pour l'occasion, se serait "replié" sur lui-même au point de faire presque correspondre les points de départ et d'arrivée afin de s'assurer que la distance soit réduite au minimum.
En version "dépliée", ça donne ça:
Il y a un problème, c'est que l'entrée d'un trou de ver ressemble furieusement à un trou noir, et que dans ce cas l'intégrité du vaisseau serait fortement compromise.....
En entrant dans un trou noir, le vaisseau sera soumis à des forces gravitationnelles gigantesques, et destructrices.
En effet, la force de gravitation varie avec la distance (elle varie même comme le carré de la distance); il y a donc, de fait, une différence d'attraction entre l'avant et l'arrière de la fusée (l'avant est plus attiré que l'arrière).
Sur Terre, la différence est si infime qu'elle est tout simplement indétectable, mais dans un champs de gravitation aussi énorme que celui d'un trou noir, la différence d'attraction gravitationnelle entre l'avant et l'arrière du vaisseau dépassera tôt ou tard la résistance de la structure de la fusée, et elle aura tendance à s'étirer, s'allonger, et ..... se briser.
Enfin, elle finira par être broyée, écrasée, et "compactée" à l'approche de la singularité.
Pour créer un trou de ver, il faut déja trouver le moyen de faire une sorte de trou noir sans singularité, quelque chose qui ressemble à un trou noir, mais qui n'est pas un trou noir.
Il y a vingt-cinq ans, on aurait dit: un trou noir canada dry (vous vous rappelez la fameuse boisson qui avait, selon la pub, la couleur de l'alcool, le goût de l'alcool, mais qui n'était pas de l'alcool)..........
Il semble qu'un tel tour de force soit possible grâce à un cylindre en rotation si rapide que sa périphérie approcherait de la vitesse de la lumière; mais ce n'est pas tout, il faudrait en plus que ce cylindre ait une longueur de plusieurs milliers de kilomètres, une masse de plusieurs étoiles et une densité de quelques millions de tonnes par centimètres cube...... trois fois rien quoi.
Une fois le trou de ver ouvert, il ne reste plus qu'à l'empêcher de.... se refermer. Eh oui c'est que ça à tendance à ce refermer tout seul.
Pour cela, il "suffirait" de tapisser sa paroi d'énergie négative.
Ca existe ça? ben oui, il parait, ce serait même l'explication de l'effet Casimir (l'effet Casimir est une force très faible qui apparait entre deux plaques conductrices placées à très, très, très faible distance l'une de l'autre).
Grâce à l'énergie négative, et si l'on peut la produire, pas de singularité, ni de fermeture intempestive du trou de ver,..... que du bonheur!
La question habituelle, maintenant: combien ça coûte? je veux dire: en consommation d'énergie, bien sûr.
Après avoir pensé que la formation d'un trou de ver pourrait réclamer une énergie équivalente à celle libérée par plusieurs milliards d'étoiles en un an, il semblerait maintenant qu'une dépense d'énergie très, très nettement plus faible pourrait suffire, à tel point qu'il n'est théoriquement pas exclu que le LHC (Large Hardron Collider),; dont la mise en service est prévue pour l'année prochaine, pourrait parfois produire de minuscules trous noirs, et/ou de minuscules trous de ver!
Attendons donc, et sans aucune crainte en rapport avec l'éventualité de formation de micro trous noirs, ceux-ci disparaîtraient presqu'aussitôt après leur formation grâce au rayonnement de Hawking.
Si les histoires de trous de ver vous intéressent, il y a un excellentissime dossier sur le sujet sur Futura-Sciences, ici. Et si des éclaircissements sont nécessaires, il y a la crême des cerveaux sur leur forum, dont l'auteur du dossier lui-même.