L'étage de descente du LM assure l'approche du sol et l'alunissage, il restera sur la Lune, servant de base de lancement pour l'étage de remontée (partie supérieure du LM).

Après le départ de la Lune, et une fois arrivé en orbite lunaire, le LM s'arrimera au CSM, resté en attente avec le troisième astronaute à bord, et les deux astronautes réintégreront la capsule.

L'étage de remontée du LM (avec l'habitacle) sera abandonné en orbite Lunaire, et le CSM reprendra le chemin de la Terre en quittant l'orbite lunaire sous l'impulsion de son moteur principal.

Voila un aperçu rapide et condensé d'une mission lunaire de l'époque.

A ce stade, on peut évoquer brièvement une poignée de révisionnistes à qui ces choses semblent tellement impensables qu'ils les remettent tout simplement en cause. Je les invite à consulter ces pages.

De leur côté, les Russes ont développé un nouveau vaisseau quelques temps après les deux vol de Voskhod, c'est le Soyouz.

Prévue à l'origine pour être une capsule triplace munie de moteurs suffisants pour de multiple changements d'orbite, d'une autonomie d'un mois, et de la capacité d'être utilisée dans des vols en direction de la Lune, elle devint temporairement une biplace pour cosmonautes, en permanence en scaphandre, après la tragédie de Soyouz XI (dépressurisation au moment du retour).

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une excellente capsule, fiable, manoeuvrable, et.... légère. En effet, elle fait entre 6 tonnes 800, et un peu plus de 7 tonnes suivant les modèles.

Son secret?

Elle est séparée en plusieurs modules, de manière à ce que la partie la plus lourde, celle qui nécessite des parois plus épaisses et un bouclier thermique relativement pesant, en d'autre terme la capsule de retour, soit réduite à la taille minimum.

Un compartiment orbital spacieux, mais léger car dépourvu de protection, est rajouté pour offrir à l'équipage un volume habitable correct.

Ce compartiment est largué peu avant la rentrée dans l'atmosphère au retour.

La version la plus récente est un rien plus grande, elle est donc de nouveau triplace, même si l'on décide de garder le scaphandre pour raisons de sécurité.

Du fait de sa légèreté (environ 7 tonnes), elle n'a pas nécessité le développement d'un nouveau lanceur; la vénérable Sémiorka (rallongée quand même) suffit.

En version Soyouz, elle fait plus de 45 mètres (sans la tour de sauvetage), alors que la Sémiorka "de base" faisait moins de 35 mètres (38 mètres pour le lance Voskhod).

Toutes les versions de la Sémiorka utilisent à la base un "bouquet" de cinq propulseur RD-107 à quatre chambres (et quatre tuyères) chacun, et ça donne ça:

Chaque moteur quadri-tuyère développe une poussée de plus ou moins 100 tonnes, ce qui fait près de 500 tonnes de poussée au départ (variable suivant le modèle du lanceur).

Avec le Soyouz, les russes dispose d'une capsule capable de VRAIES manoeuvres en orbite.
En 1969, trois Soyouz voleront "en formation", réalisant de multiples manoeuvres, pour montrer ses capacités.

Il peut réaliser des rendez-vous, et des arrimages.

Même seul, il peut atteindre 1300 Km d'altitude! (autant que Gemini AVEC l'étage Agena pour la propulser).

Ses capacités lui permettent donc d'être utilisé pour servir de navette entre la Terre et une station spatiale; il servira ainsi à emporter des astronautes dans les stations spatiales successives: Saliout 1 à 7, Mir, et actuellement L'ISS.

Ici, Soyouz 19 est photographié depuis la capsule Apollo 18 lors du rendez-vous Apollo-Soyouz le 15 juillet 1975.

En supprimant le compartiment orbital, la masse du Soyouz descend aux environs de 6 tonnes. C'est une charge que la fusée russe lance-Proton peut envoyer sur une trajectoire lunaire.
C'est ainsi que plusieurs Soyouz modifiés, et appelés Zond, furent envoyés sur une orbite contournant la Lune.

Tous ces vols furent réalisés en automatique, c'est à dire sans équipage humains. La raison de ce choix tient dans le fait que, sans compartiment orbital, le volume habitable restant rendrait le voyage très désagréable aux cosmonautes.

Le but réel des missions Zond vers la Lune était plutôt d'explorer/expérimenter les trajectoires qui mènent à la Lune, mais aussi les trajectoires et les procédures de retour.

Pour le retour, par exemple, les russes testèrent ainsi plusieurs procédures:
- La rentrée directe dans l'atmosphère à 40000 Km/h façon Apollo, ou la rentrée "en deux temps"; c'est à dire avec un premier rebond avant la "vraie" rentrée, ce qui permet de diminuer très fortement la décélération subie.

- L'amerrissage façon Apollo, ou l'atterrissage classique.

Les missions Zond se déroulèrent entre le 2 mars 1968 et le 20 octobre 1970, en tout cinq Zond s'approchèrent de la Lune avant de revenir sur Terre.

Voici à quoi devait ressembler un Zond.