Ares V est un lanceur lourd. Dans le cadre d'une mission lunaire, c'est donc à lui qu'il incomberait de placer sur orbite, aussi bien le "module lunaire nouvelle génération", que l'étage de fusée permettant l'injection sur trajectoire lunaire de l'ensemble CEV + Lander (le module lunaire nouvelle génération).

Le CEV est lancé séparément par une fusée Ares I après la satellisation du Lander (LEM) et de l'étage destiné à permettre de prendre le chemin de la Lune (l'EDS), par une Ares V.

Après son lancement, le CEV rejoint l'ensemble EDS (étage de propulsion vers la Lune) + Lander (LEM), et s'y arrime.

Sur l'image ci-dessous, on peut voir le Lander (module lunaire) et le CEV (la capsule) sur le EDS (Earth departure stage, l'étage permettant de quitter l'orbite Terrestre) prêts pour le départ.

Allumage du moteur de L'EDS, et départ pour la Lune.

Arrivé à proximité de la Lune, l'ensemble CEV + Lander se sépare de l'étage EDS, et continue seul.

Comme pour Apollo, le Lander se détache de la capsule (CEV) et descend vers la Lune, laissant le CEV tout seul, en attente, sur orbite lunaire.

Le reste de la mission se déroule aussi comme pour une mission Apollo; on en a parlé il y a quelques pages, c'est donc connu.

Le même CEV pourra sans doute être utilisé aussi dans le cadre éventuel d'une mission vers Mars, mais, compte tenu du fait qu'une telle mission est loin d'être pour demain, ce choix pourrait bien être remis en cause par l'évolution des techniques.

Chez les Russes, pour l'instant, pas grand chose en vue de vraiment sûr; même le projet de véhicule habité Kliper semble abandonné.
Il aurait pourtant constitué un intéressant successeur au Soyouz.
Ses caractéristiques (10 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 14 tonnes et demie) le rendait compatible avec une version améliorée de la fusée lance-Soyouz (par exemple), évitant ainsi de coûteuses recherches de développement d'un tout nouveau lanceur.

Il devait être capable d'emporter deux pilotes et quatre passagers, ou deux pilotes et plus de 700 Kg de fret.
On le voit ci-dessous avec ce que l'on pourrait appeler son module de service, ou de propulsion.

Et ci-dessous après s'être séparé du module avant le retour.

Ses petites ailes lui permettent une rentrée atmosphérique, et un atterrissage plus confortables, mais sa petite taille, et le fait qu'il soit la seule partie réutilisable de l'ensemble (même les moteurs d'orbite sont perdus) le rendent plus proche d'une capsule améliorée (et ailée) que d'une "vraie" navette.

Si l'abandon de Kliper est irréversiblement confirmé, il faudra prolonger la carrière de Soyouz, pourtant déjà bien longue.